La mémoire est un leurre
Au présent de
le dire
Quand
s’enlacent mes pleurs
Et ton beau
souvenir
Tout est délicatesse
Image vénéneuse
Tes sourires
tes caresses
Nos journées
si heureuses
La mémoire est
la sœur
Des musiques
tragiques
Qui bercent mes
douleurs
De notes pathétiques
Mes sanglots se
repaissent
De ces ombres
passées
C’est si doux
la paresse
Se saouler de
regrets
La mémoire est
amère
De se savoir
glacée
Et de vagues
chimères
Elle vient me
tenter
Il faut que tu
reviennes
Me chante mon désespoir
Il faut que je
te tienne
Dans mes bras
pour y voir
Et malgré ce
trésor
Dont elle veut
m’accabler
Malgré tous
ces remords
Qu’il
faudrait cultiver
J’ai faim de
ce festin
Où tu ne
serais plus
Qu’un invité
lointain
Qu’une bouche
de plus
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La mémoire
c’est navrant
N’est
qu’un livre d’orage
Qui s’ouvre
trop souvent
A la mauvaise
page
Bien sûr cela
s’apprend
A marcher sur
la rive
Remonter le
courant
Le temps
d’une dérive
Ô toi mon
vieil amour
Tu ne seras
sublime
Que quand
viendra le jour
D’un amour
plus sublime
Car j’ai faim
d’un festin
Où tu ne
serais plus
Qu’un autre
verre de vin
Qu’une
ivresse de plus
La mémoire est
chaleur
Au présent de
le dire
Quand sont passées
les heures
Qu’il ne
fallait pas fuir
Quand la
tristesse oublie
De regagner le
port
Son naufrage
est un cri
Qui ne parle
que d’or
Ô toi mon bel
amour
Mon si doux
souvenir
Il est venu le
jour
De songer au désir
Oh! écoute mon
cœur
Me parler de
demain
De l’immense
bonheur
D’un immense
festin
Garance 2004
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